L’épopée de Lars & Aatos

12 juin 2142 

Lars, Aatos et Wali sortirent de leur suite. Ils rigolaient encore de leurs passages dans la salle d’eau, pas adaptée aux humains : un baquet en bois de résineux au centre d’une pièce vide était le seul élément pour faire sa toilette. Lavés, reposés et habillés – Édouard leur avait fait porter des habits de cérémonie typiques – comme des autochtones du royaume, ils étaient prêts pour la suite de la soirée. La nuit était tombée, les feux enfoncés dans les creux de la roche faisaient scintiller leur tenue. Lars portait une grande tunique bleue réalisée avec des plumes de mésanges. Le soin apporté à la confection renforçait son charisme naturel ; il était royal. Aatos était affublé, quant à lui, d’un ensemble vert réalisé à base de plumes de perruches. Wali avait pouffé en le voyant. Avec sa carapace, il avait réalisé une forme de lutin pour se moquer. L’oncle n’avait pas fait de remarques, mais n’en pensait certainement pas moins. Aatos s’en moquait et portait ses habits avec fiertés.

Le roi des oiseaux vint en personne les accueillir au pied de la couveuse. Le pélican était accompagné de deux pies élégantes, bavardes, sarcastiques et identiques.

— Elles sont nées dans le même œuf, ha ha ha …

Les deux sœurs jacassèrent à la vue des hôtes qu’elles trouvaient magnifique.

Quels cris affreux …

— Mesdames, dit l’oncle avec classe, en se courbant, habitué des mondanités.

Il entendit des agacements en guise de réponse, preuve qu’il avait visé juste avec ces dames en agissant de la sorte. Aatos s’essaya lui aussi à une courbette et n’eut pas le même effet ; il fut juste comique.

— Messieurs, la fête et ses convives vous attendent, dit le pélican, royal et charismatique dans son costume blanc intégral.

Cette tenue confectionnée sur mesure longeait son corps de pélécanidé en respectant la forme ample de ses ailes : aucun autre oiseau n’aurait pu porter ces habits en tissus de barège, présent de ses cousins venus de l’ancienne France.

Le petit groupe descendit des escaliers en colimaçon le long de la paroi. En arrivant en bas, l’insonorisation de la roche levée, ils arrivèrent au milieu de volatiles qui trépignaient d’impatience. Ils empruntèrent avec difficulté le chemin qui menait à la salle des fêtes. Le bruit et les cris de la foule étaient braqués sur le trio surpris. Lors de leur arrivée en fin d’après-midi, ils avaient aperçu qu’une partie des membres du royaume. Ce soir, tous les individus étaient réunis et des couleurs et des cris vinrent s’ajouter à ceux déjà entendus.

— Nuée de bruants fou, curieux turnix mugissants dont la robe châtain-roux flamboie à la lueur des feux, discrets chevaliers grivelés … Et là, une lignée de mignons gobemouches nains accrochée aux parois rocheuses supérieures, des familles entières de venturons corse, des rolliers d’Europe, à gorge lilas ou à raquette frayaient au-dessus des nettes rousses.

Lars décrivait avec passion à son neveu les différents hôtes de la soirée : un royaume rayonnant, majestueux, surchauffé et prêt à débuter la cérémonie. Le groupe formé d’Édouard le pélican, des pies jumelles de Lars, Aatos et Wali marcha en direction du buffet préparé pour l’occasion. Ils évoluaient de façon lente et élégante au sein de tous ces tétrapodes à plumes ; pas après pas, la foule les aspirait toujours plus. La chaleur devint étouffante et les effluves, âcres et piquants, leur tiraient des larmes. Lars jubila et ne cacha pas sa fierté d’être hôte d’honneur. Il leva les bras au ciel, invectiva la foule, l’exhortant à toujours plus de cris, de plumes et de chaleur ; telle une rockstar décharnée avec une attitude proche de l’insolence.

— P*****, chaque année c’est pareil ! Hahahahahaha., youhouuuuu !

Et bas, le vieil oncle semble avoir ses habitudes… Lars avait cette gouaille de ceux qui reçoivent ce qu’ils pensent mériter. Les milliers de battements d’ailes soulevèrent une poussière désagréable pour Aatos et Wali. La chaleur les étouffait. Seul face à une foule composée de plusieurs milliers de volatiles, Lars continuait à garder le contrôle et à se faire respecter, malgré ses antécédents connus de chasseur. Sacré Lars, quel numéro !

Ils arrivèrent enfin au lieu du repas. Après de longues minutes passées au cœur de la foule, Lars et Aatos s’assirent autour d’une table trop petite pour eux, car adaptée aux volatiles. Édouard les avait placés à ses côtés, à la table d’honneur qui surplombait une mer de sujets. Les autres membres éminents du royaume les attendaient à table : notamment une érismature rousse chargée de la justice du royaume, un faucon émerillon qui s’occupait des affaires de sécurité intérieure du royaume et un pygargue à queue blanche qui avait la charge de la défense. La cérémonie avait été organisée dans un creux gigantesque de la roche, un étage en dessous de la couveuse et du plateau sur lequel ils avaient atterri ; l’acoustique semblable à une cathédrale. Du plafond descendaient de monstrueux nichoirs sur lesquels étaient suspendus de nombreux sujets du royaume. Depuis la table de Lars et Aatos, on aurait dit un tableau fauve en mouvement.

Une lignée d’élanions blancs et de damiers du cap juchés en dessus de la table royale fit retentir un cri à l’unisson. Celui-ci imposa un silence dans l’encaissement de la caverne ; comme si l’ordre était connu de tous. Le pélican, depuis son siège, prit la parole.

— Mes chers sujets, je vous remercie pour votre attention. Ce soir, nous célébrons la venue de notre ami Lars et de son neveu, Aatos, s’exclama l’oiseau avec charisme.

Le trio ne comprit rien au discours. Aatos remarqua cependant un frisson parcourir la foule qui, quelques instants après, éclata en liesse ; le royaume entier semblait jubiler de leur venue. Les oiseaux battaient des ailes et claquaient leurs becs en guise d’applaudissement. Eh bien, il semblerait que Lars a su imprégner sa personnalité ici …

Après un court laps de temps, alors les acclamations n’arrêtaient pas, le pélican fit retentir à nouveau sa lignée d’élanions et de damiers du cap ; cette fois-ci une octave plus basse. Cette maitrise qu’il a sur ses sujets, c’est impressionnant !  Son oncle avait la posture des personnes importantes. À présent, il jouait le rôle du détachement de manière très appropriée durant l’unanime ovation des oiseaux. Wali était assis de sagement à leurs pieds, il profitait lui aussi du spectacle. En revanche, les sœurs jumelles pie n’écoutaient déjà plus Édouard lorsqu’il reprit la parole ; blasées et, surtout, dépassées par la portée des mots utilisés par le pélican :

— Au détour de nos tragédies vécues, notre peuple tantôt adoré, tantôt haï, est devenu plus fort et soudé plus que tout.

La foule acquiesça dans un mouvement rapide, le Roi continua :

— En ces temps obscurs, plus que jamais notre équilibre et notre survie est menacée. Lorsque la majorité des hommes disparurent de la terre, notre peuple a repris des couleurs. La disparition de familles entières ne pouvait être endiguée par la création de nouveaux individus ; nous avions atteint un point où la diversité n’était plus un choix possible. Alors que nous envoyons corbeaux et corneilles, moineaux et pigeons en masse – mieux adaptés à l’activité humaine – dans les contrées sous la responsabilité du royaume nord de Méditerranée, nous ne réalisions pas que ce choix renforçait l’indifférence pour les nôtres. En ramenant l’entier de notre espèce à quelques familles d’individus – et dieux sait que je les respecte – nous condamnions la différence. Le nouveau. Le peu commun. L’original. Ne plus surprendre les autres animaux, humains compris, c’était nous mettre de côté et accepter de rentrer dans un cadre précis. À chaque nouvelle plume, matière, cris, formes de becs et paire de pattes envoyées à l’extérieur, c’était une victoire sur le confort d’esprit et la diversité.

Qu’est-ce qu’il peut bien raconter ? Le pélican leva les ailes au ciel, la foule était en délire à présent. Aatos entrevit l’arrière du médaillon que portait le roi ; celui-ci contenait une gemme cachée aux yeux de tous, sans doute la fameuse Communicatio Bestiadont Lars lui avait parlé. Mais alors, c’est quoi cette pierre au recto ?

Les élanions et les damiers du cap firent retentir à nouveau leurs cris ordonnant le calme. Le roi termina :

— Voilà 86 ans que Lars est venu à notre rencontre. Il nous confirma ce que nous avions observé. La population humaine réduite à sa moindre expression recommençait à croître, mais en oubliant de cultiver la différence, de l’accepter, de l’encourager et de la tolérer. Notre ami s’est exilé des siens, car il savait que son espèce courrait à sa perte, pour la deuxième fois. Annihiler la différence n’est pas la solution ! Mais maintenant qu’il a trouvé le moyen de retrouver celle qu’il aime, il retourne auprès des siens !

Le pélican exprima cette dernière phrase dans la langue de ses hôtes humains. Lars, désemparé, regarda le pélican. Édouard avait deviné la motivation profonde de son ami. Aatos regardait son oncle, circonspect. Celle qu’il aime ? Mais il parle de quoi ? La foule attendait la suite du discours. Après un silence, le pélican monta sur la table en allant à l’encontre de toutes les conventions. Il poursuivit à nouveau de manière compréhensible pour Lars et Aatos :

— Aatos, lève-toi, ordonna le roi en lui tendant l’aile ; il le voulait à ses côtés.

Le jeune homme s’exécuta, dépassé par les événements.

— Ce garçon est celui évoqué par Lars à mon père. Il est celui qui a le pouvoir de réunir les cent vingt-sept gemmes. Il affirmera la force de la différence !

La foule éclata, implosa, rugit, sous l’annonce de la nouvelle. Bien que mal à l’aise par cette annonce, Lars salua cette nouvelle ; les oiseaux seraient des alliés de choix pour cette aventure. Édouard reprit :

— Rocky, Quan, à moi, siffla-t-il.

De superbes rapaces descendirent au-dessus de la foule et se posèrent derrière lui ; un vautour pape (du royaume des oiseaux d’Amérique du Nord) et un condor des Andes (du royaume des oiseaux d’Amérique du Sud), plus grands que la moyenne, fiers, calmes et majestueux. Le pélican continua après cet interlude :

— Rocky et Quan seront vos compagnons jusqu’à Terminus. Ce sont les meilleurs oiseaux de combat, ils veilleront sur vous.

La foule acclama ses deux combattants à grands coups de becs. Aatos était très impressionné. Les rapaces faisaient sa taille. Leurs yeux bleu-gris et rouges perçaient la foule et, lorsque Aatos croisa leurs regards, un sentiment animal de peur monta en lui. Content de les avoir à nos côtés plutôt que comme adversaires. Enfin, avec ses deux ailes et beaucoup de dextérité, Le Pélican leva son verre à l’attention de ses sujets :

— Je déclare le buffet ouveeeeert !

À cette annonce, des ballots de plumes furent lâchés sur la foule. Une myriade de couleurs s’abattit, virevoltante, puissante, fauve et magnifique ; la fête pouvait enfin commencer. Les nombreux plats furent servis par une nuée de moineaux ce soir-là ; fines graines de lin, gruau d’avoine à la cannelle, millet blanc et ratatouille de graines de laitue blanche, chardon et chicorée. Des fruits dans toutes leurs formes et leurs couleurs. Pour les appétits des individus plus imposants, on servit du poisson ; terrines de thon, cevice de baudroies et de saumons, crème de sardines, gelée d’anguilles et gratins de la mer à base de soles, perches, cabillaud et fruits de mer. Enfin, les carnassiers reçurent un wagon de viande rouge rassise sur l’os et fumée au bois de cèdre dans la caverne adjacente. Un véritable festin hors du commun débuta ; c’était le résultat de l’accumulation de vivre de ces derniers mois.

Les oiseaux se régalèrent dans un silence relatif ; des bruissements, jappissements et autres roucoulements accompagnaient la dégustation. Ce soir-là, Lars, Aatos et Wali étaient heureux d’avoir troqué leurs Sphero contre un tel gueuleton. À chaque table était servi le même breuvage : une sorte de bière à base d’un houblon cultivé en altitude et adapté à tous. Chaque sujet se débrouillait comme il le pouvait pour boire dans ces verres en bois. Sous l’effet de l’alcool, le repas se transforma petit à petit en une débauche généralisée. La table d’hôte n’était pas en reste puisque le pélican servit une cinquième chope à l’oncle sous les yeux sobres de son neveu, fâché de ne pas avoir été prévenu de la quête personnelle de son oncle. Il m’a bien caché son jeu …

— … C’est majestique ! s’exclama l’oncle.

Il commençait à être bien éméché.

— En eff… hic …vrai… ment ! répondit le roi qui ne tenait pas l’alcool de la même façon que l’oncle.

Il avait atteint un stade critique et Lars en profita.

— … Dis-moi mon ami, qu’est-ce que c’est cette deuxième gemme au dos de ton médaillon, derrière ta gemme de communication animale, communicatio bestia ? demanda-t-il très intéressé. Je ne l’avais jamais remarquée.

Le pélican eut un réflexe de recul ; c’était pour mieux se mettre dans la position de celui qui partage un secret. Il lui chuchota :

— Pluma, la gemme de plume… Je peux … hic … voler gârce … hic … grâce à elle.

— Intéressant, répondit Lars sur le même air de conspirateur.

Sa réponse laissait sous-entendre une réelle curiosité pour le sujet. Aatos laissa trainer son oreille, faisant mine de jouer avec Wali.

— J’ai … J’ai eu un problème jeune… Condamné à ne plus voler… Grâce à cette gemme que … hic… j’ai appris à maîtriser avec le temps … hic … voler … Ce n’est plus un problème, se confia Édouard qui avait un discours cohérent malgré la forme. Tu … hic … Tu imagines le roi des oiseaux ne pouvant voler !? Je … Je ne suis pas une autruche … tout de même, il se mit à rire avec un regard de connivence pour son invité.

— Et où as-tu trouvé cette gemme de plume, pluma ? demanda l’oncle.

Par expérience, Lars avait remarqué que chaque gemme naturelle faisait partie d’un tout et que ce tout était partie intégrante de la gemme elle-même. Indissociable. La grande force des chasseurs de gemmes naturelles était d’en ponctionner seulement la quantité requise afin de conserver l’équilibre du tout en retirant un maximum de gemmes. L’oncle se doutait bien que sans cette expérience transmise par tradition orale entre chasseurs naturalistes, le retrait de la gemme de plume avait pu rompre un antique équilibre.

— Hé bien … Le pélican hésitait. Ce … hic … n’est pas un problème … je l’appellerais pas … hic … Pas comme ça. C’est plutôt … un changement. Enfin … hic … de légères modifications de fonctio… fonctionnement, répondit évasif l’oiseau qui se perdait dans ses propos.

Il savait qu’il en dévoilait trop.

— Mais quel genre de modifications ? demanda l’oncle de manière posée, dans une posture d’écoute et de bienveillance.

Il avait compris qu’une information capitale lui serait présentée ; c’était une question de minutes, les conditions étaient réunies.

— Eh bien, ce que je vais te raconter reste entre nous … dit le roi sur un ton de confidence marqué.

— Oui, motus et bouche cousue, répondit Lars en mimant une fermeture éclair sur sa bouche.

— Bien, fit le Pélican, soulagé de la réponse de l’oncle. À l’époque, mon … feur … feu père venait d’apprendre que je … hic … je ne pouvais pas voler : à cause d’une fibro… fibromal … une fibromyalgie. … hic … Après des années de souffrances, j’avais enfin le droit … de me reposer et d’arrêter de tenter de battre des ailes … en vain. Le diago … hic … diagnostic fût terrible pour lui. Il pensait impossible … que son seul fils puisse devenir Roi … Roi du royaume nord de méditerranée des oiseaux sans pouvoir voler. Un jour, il décida d’intervenir, termina-t-il avec difficulté, la larme à l’œil.

Aatos et Wali s’attardaient à table, ne voulant pas perdre une miette de la conversation entre Édouard et son oncle. Pendant ce temps-là, les autres hôtes avaient quitté la table d’honneur pour se mêler à la foule qui avait commencé à célébrer en se lançant dans des danses endiablées. Le pélican termina son récit. Puis, ils se mêlèrent à leur tour aux danseurs. Entre piaillements, virevolte, pirouette et volte-face, Aatos tenait Wali par les pattes en tentant de suivre le rythme effréné rendus possible grâce à un orchestre composé d’oedicnèmes criards, d’oies rieuses et de perruches à collier, notamment. Cette cacophonie tout en mouvement rappelait ces Albatros qui laissent piteusement leurs grandes ailes blanches comme des avirons traîner à côté d’eux.Après quelques danses sur un rythme devenu endiablé, Lars monta sur une estrade improvisée. Il s’adressa à la foule tout entière.

— Mes chères amies, mes chers amis, la fête est belle ! cria-t-il.

Une ovation générale partit du cœur de la foule. Un tumulte qui se rependit telle une puissante onde sonore dans la caverne. Aatos se boucha les oreilles. Le pélican fit signe à la foule de se contenir. Et lorsque les cris retombèrent, l’oncle continua.

— Je veux vous faire un tour de magie ! ajouta-t-il enthousiaste.

La foule lui répondit avec le même enthousiasme. Le pélican se demandait ce que Lars avait préparé. Aatos était fier et amusé d’entendre l’oncle faire une telle annonce. C’est alors que Lars ferma les yeux ; il activa sa gemme d’électricité, electricitas. Il fit apparaitre une sphère d’électricité pure de quelques mètres au-dessus de sa tête. La foule retint son souffle. Une énergie concentrée et grandissante éclairait un peu plus les murs de la caverne. Lorsque la sphère avait atteint l’envergure d’au moins trois fois sa taille, l’oncle l’envoya d’un coup sec s’écraser sur la paroi. Les éclats de lumière et le bruit sourd firent leur effet. La foule applaudit à coup d’ailes et de bec. Lorsque l’oncle descendit de son estrade, il se dirigea vers le pélican et son neveu. L’oncle les prit tous les deux à part, un bras sur l’épaule de son neveu, l’autre sur l’aile du Roi. Wali suivait avec maladresse le trio.

— C’est pour ça que ton peuple m’aime, déclara-t-il en riant. Demain, nous trouverons ensemble une solution à ton petit souci, termina-t-il avec un clin d’œil pour Édouard.

Qu’est-ce qu’il a encore comme idée derrière la tête ? Le petit groupe réintégra la foule. L’oncle et Aatos décidèrent d’aller se coucher.

Ils partiraient demain ; une nuit de sommeil était à présent la bienvenue. Lorsque Lars éteignit la lumière, Aatos laissa s’échapper une question au ton enfantin dans l’obscurité.

— C’est qui celle que tu aimes, dont a parlé Édouard ?

Pour partager cette page :