L’épopée de Lars & Aatos

Chapitre 30

15 juin 2142

— Ça va ? demanda Lars en chuchotant, rassurant et discret.

— Ou… oui, je crois … J’ai mal à mon poignet, répondit Aatos.

Il était tétanisé par la virulence de l’attaque.

— Tiens bon et serre les dents, dit l’oncle, toujours calme. Dans quelques secondes, ce truc qui veut notre mort s’approchera de la pointe, reprit Lars. Il voudra s’assurer que notre sort soit bien scellé. C’est à ce moment-là que nous lui donnerons le coup final, expliqua-t-il serein.

— Bien… Bien, répondit Aatos. Mais… mais je n’ai plus de gemme d’attaque rechargée, ajouta-t-il.

— Je sais, répondit de façon rassurante, l’oncle. Je vais abréger notre calvaire, fais-moi confiance.

Aatos baissa la tête en signe de reconnaissance. Lars semblait avoir un plan pour terminer ce qu’ils avaient entamé ensemble. Le niveau de cette créature est trop élevé … Aïe … Mon poignet… Je dois tenir bon !

— Groupez-vous et prends soin de Wali, termina l’oncle qui avait déjà le regard à nouveau concentré, tourné en direction de l’adversaire, prêt à en découdre.

Une minute s’était écoulée entre le début de l’attaque et cette conversation.

Aatos entendit l’entité se déplacer en direction de la stalagmite, comme l’avait prévu son oncle. Un bruit de glace brisé rompit le silence. La créature était là !

 — Mais — Ho ho

L’oncle était prêt. Son bracelet de vie dégagea une lueur jaune vif. Il se hissa de derrière le rocher. Un bruit électrique retentit au sommet de la stalagmite.

Aaaaah, mon poignet ! Alors que Aatos s’était hissé à son tour au sommet, Wali sur son épaule, il vit que son oncle avait emprisonné l’entité dans une sphère électrique. La cage aux puissants courants activa l’électrolyse de façon rapide grâce à la première couche de vent chargé d’eau, comme lors de la première attaque. Le bracelet de l’oncle dégagea un faisceau orangé, le même que celui de la grotte de l’ermite. Flama activée, Lars enflamma l’hydrogène ainsi libéré avec une attaque au lance-flamme. La couche centrale, le cœur de l’entité, entama sa sudation. Affaibli et piégé, le monstre de glace fondait comme neige au soleil. Lars maintenait une forte pression électrique tout en chargeant de flammèches acérées l’entité. Celle-ci diminuait à toute vitesse, passant de plus de deux mètres à la taille d’un ballon. L’enchainement « fonte-électrolyse-combustion » était le trio gagnant ; l’exploitation de la seule faille ; la faiblesse qui entraina la perte de cette créature des vents.

Dans un dernier sursaut, l’entité tenta d’invoquer les forces environnantes, mais la cage électrique déployée par l’oncle ne donnait pas la possibilité de lutter. Lars fit imploser le reste du cœur de l’entité. Du sang gicla sur le sommet de la stalagmite.

— Mais … ?

Aatos observait accroupi les gouttelettes de sang au pied de son oncle.

— C’était … C’était vivant ?

Lars ne répondit pas à la question. Il s’était évanoui alors que le ciel redevenait bleu. Une hambergite incolore dans le creux de sa main :  la gemme de vent, ventus.

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