Petite histoire de la création d’un univers

 Ma formation autodidacte – partie 3

12 juin 2020

Note : je vous donne des références pour trouver des bêta-lecteurs à la fin de ce chapitre.

La critique

Dans les parties 1 et 2, je n’ai jamais mentionné l’humilité comme qualité nécessaire durant ma formation autodidacte. Cela me parait évident. Or, à la suite de divers échanges avec plusieurs bêta-lecteurs, je réalise que ce cela ne va pas de soi. Pourtant, la critique, lorsque vous en recevez une, est donnée dans l’attention de vous faire évoluer en tant qu’auteur. Rares sont les personnes qui prennent autant de temps pour vous démolir : si c’est le cas, il faut appeler à l’aide. Si vous ressentez de l’amertume à la lecture des retours sur votre texte, c’est plutôt qu’il y a un problème d’humilité et une impossibilité de remise en question. La critique fait grandir lorsque l’on est prêt à l’accueillir.

Maintenir le cap

Lorsque j’ai proposé mon texte sur lequel j’avais travaillé de longs mois, j’étais prêt à recevoir cette fameuse critique. Mieux, je demandais à mes bêta-lecteurs d’être odieux et extrêmement exigeant. Mais cette posture, j’ai dû la construire. Lorsque je me suis lancé à mon compte en 2015 dans une entreprise du web, je vivais très mal les critiques : manque de confiance en soi, besoin de valorisation ou encore trop forte identification à l’entreprise (le sentiment que mon projet = ma personnalité) ont conduit à des réactions disproportionnées.

Note à moi-même :

– Recevoir une bonne critique constructive permet de maintenir le cap et de s’améliorer.

– Ne pas en recevoir ou ne pas l’écouter (qui revient au même), c’est l’assurance d’évoluer dans un système fermé.

Un récit a besoin d’une collectivité, d’un public, pour vivre, pas de son auteur. La recherche de reconnaissance à travers les autres (ou la quête des cinq étoiles sur Amazon et Babelio…) est une quête vaine. L’acte de l’écriture est déjà une bénédiction en soi. La possibilité d’y puiser une profonde fierté est sans limites.

La critique n’est pas le but. C’est la manifestation que le récit vit et commence à prendre son indépendance. La critique permet de grandir, de maintenir le cap au long de la traversée. Je reconnais que chaque personne qui prend le temps de proférer une critique à l’égard d’un de mes récits prend, chaque fois, le risque de me grandir en tant qu’auteur : ce serait agir en abruti que de couper cette dose de vitalité insufflée à mes écrits.   

La bêta-lecture, un concentré de critique

L’Épopée de Lars & Aatos a subi de nombreuses bêta-lecture comme vous avez déjà pu le lire. D’ailleurs, pendant la rédaction de ce récit, il y a quatre nouvelle bêta-lectures en cours. Quatre nouvelles critiques constructives. Quatre sources de renouvellement et de fraicheur. Quatre sources de vitalité. Le récit s’étoffe petit à petit d’avis et de remarques. De rien, le récit se développe : il se nourrit de l’énergie de ses lecteurs. 

La motivation de recommencer l’écriture : faire le tri

C’est chaque fois pareil. Je termine une version, puis, lorsque je reçois les remarques des bêta-lecteurs, je dois reprendre des pans entiers du récit.

Tout commence par le tri.

L’évolution du personnage est mal conçue ?
Retour au chapitre 2 pour modifier son désir, ses besoins ou ajouter un élément pour consolider la base sur les arguments donnés par le bêta-lecteur.

Un bêta-lecteur fait part de son ennui pour une scène ?
Il faut vérifier que ce témoignage en recoupe d’autres. Si c’est le cas, la scène est améliorée. Dans le cas contraire, c’est une remarque subjective. Nous sommes ici dans la question de goûts.

Le tri des remarques est une étape importante. J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur mon premier métier pour ce point. Je vous invite à lire cet article de vulgarisation (en anglais) pour vous faire une idée du travail de recherche qui peut être effectué en amont avant la sortie d’un livre/produit/service. Si vous disposez d’une formation académique, vous possédez aussi une méthodologie pour faire parler les données brutes et les organiser. Cependant, il n’y a pas besoin de lire l’article ou d’avoir une formation académique pour retirer tous les bénéfices de la démarche de bêta-lecture. On peut se cantonner à une règle de base : il faut trier les remarques objectives et les remarques subjectives. Avoir plusieurs bêta-lecteur permet donc de recouper les remarques et sortir la subjectivité qui amène à se perdre dans plusieurs vaines réécritures.

Enfin, je propose toujours un questionnaire de fin de bêta-lecture pour constater ce que le lecteur a compris. C’est un outil puissant que je vous laisse découvrir dans cet article.

La motivation de recommencer l’écriture : reprendre l’écriture

Entre le point final d’une version, la bêta-lecture et le tri s’écoulent entre cinq et six semaines en moyenne. Cela me permet de quitter le texte. Pendant ce temps, je m’adonne à d’autres choses dans le domaine de l’écriture : formation, développement du site internet, bêta-lecture pour entrainer son regard et se comparer avec les pairs-scribouillards (référence utile : être un bon bêta-lecteur), réorganisation de mes notes ou, encore, rédaction de ce témoignage. 

Cette période de friche permet de prendre un certain recul nécessaire. Parfois, je reçois des remarques en cours de bêta-lecture. Cela sème une graine dans mon esprit qui germe à la prochaine réécriture (j’ai d’ailleurs toujours un fichier pour la prochaine version afin de noter mes idées recueillies grâce au recul et aux remarques intermédiaires).

Passez cette étape, je me retrouve avec une série de remarques à intégrer dans la prochaine version. Je vais toujours du plus grand au plus petit : c’est-à-dire que si l’intrigue ou un personnage doit être modifié en profondeur, je vais commencer par ajuster — parfois en entier — certains parties ou chapitres. Après avoir pris en compte les différentes influences de ces changements sur l’entièreté du récit, je recommence, scène après scène, paragraphes après paragraphe. Il y a peut-être d’autres façons de faire, mais c’est celle qui me convient à l’heure actuelle.

Pour moi, la plus grande difficulté est de se replonger dans le récit. Mais, la motivation revient en s’immergeant avec de nouveaux outils et des points de vue différents (et un bon gros coup de pied au cul). La phase de réécriture est toujours intense : on taille, consolide, fait le deuil de certains passages, creuse d’autres parties pour rendre le récit plus riche. Discipline et itérations de qualité forment un duo nécessaire durant cette nouvelle traversée.

Accepter la critique revêt donc toute son importance puisque c’est l’une des bases sur lesquelles s’appuiera le reste de l’édifice. Rien ne sert de travailler comme un forcené sans jamais confronter vos écrits. Sauf si ceux-ci possèdent un autre but que d’être lu

La motivation de recommencer l’écriture : faire bêta-lire une nouvelle version

Après de nouvelles longues semaines de durs labeurs de réécriture, je me retrouve avec une nouvelle version à faire bêta-lire. Lorsque la question de faire lire mon premier jet est apparue, je me suis tourné naturellement vers ma famille et mes amis. Mais une fois leurs avis pris en compte, j’ai dû retrouver des bêta-lecteurs. Pas facile. Alors j’ai fait quelques recherches et je suis tombé sur des groupes et des communautés bien organisés pour trouver la perle rare. Cela prend du temps.

Même si cela parait difficile ou absurde de faire relire son manuscrit à des inconnus, dans un premier temps, j’ai rencontré des personnes géniales avec une passion et des compétences particulièrement utiles pour la création d’un projet littéraire.

Voici donc une liste de références pour trouver des bêta-lecteurs : 

– Groupe Facebook AUTEURS CHERCHENT AVIS, CHRONIQUE OU BETA-LECTURE

– Groupe Facebook Bêta correcteur.ice et/ou lecteur.ice

– Groupe Facebook BETA-LECTURE

– Forums d’écriture (je suis sur le forum Le monde de l’écriture que je vous recommande).

– Les sous-sections de certains forums généraux : Jeuxvidéo.com, Hardware.fr, voyageforum.com, FCF,Zebracrossing et tous les autres

– L’œil scrutateur pour les premiers textes (je suis en cours de test avec Andres, je ferai un retour d’expérience complet par la suite).

– Wattpad (pas encore testé)

– Scribay (pas encore testé)

Voici une liste de références pour trouver un bêta-lecteur payant :

– https://www.laplumeamie.com/messervices (en cours de test à ce jour, je me suis offert les services de Jonathan pour la dernière ligne droite. Un compte-rendu sera fait après avoir décanté toutes ses remarques)

– https://www.jecrisunroman.fr (je suis inscrit sur le groupe Facebook qui a une communauté très active, pas testé le service)

Dans le prochain chapitre, je témoignerai de la phase de réécriture finale de L’Épopée de Lars & Aatos : les corrections (professionnelles), la mise en page, la création de la couverture et du quatrième de couverture. Ce prochain témoignage clôturera l’étape de la formation autodidacte qui m’a fait passer de néophyte à amateur averti.

Développé avec ♥ et passion

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