Petite histoire de la création d’un univers

La réécriture : le filtre à écrivain.

18 juin 2020

Des bribes de vie

Aujourd’hui, je n’ai plus envie de travailler sur L’Épopée de Lars & Aatos. Pas d’écrire, mais bien arrêter de travailler sur ce récit en particulier.

Alors que je pensais le plus dur atteint : le premier jet relu maintes et maintes fois, voilà que je réalise avec horreur que je dois recommencer.

Pas juste quelques pans du récit. Non. Recommencer une réécriture complète du récit. Je paie mon inexpérience à présent. Aucun regret. Je n’aurais pas fait autrement. Chaque fois que je reprenais une partie du récit, j’avais la sensation de perdre en fluidité. Des incohérences naissaient. Je le savais, mais je les mettais de côté pour la grande phase de corrections. Or, à force d’ajouter, d’enlever et de modifier des morceaux entiers du récit, je me suis retrouvé avec un patchwork. Mon niveau d’écriture et mes réflexions ont évolué en vingt mois : je découvre ici une des difficultés des longs récits. Mon esprit a évolué. Certains passages ne me sont même plus compréhensibles alors que je suis persuadé qu’au moment de l’écrire, j’étais persuadé d’avoir trouvé LA scène majeure du récit…

Réaliser

Il aurait été impossible de réaliser cela sans une bêta-lecture approfondie. Celle d’un auteur avec de l’expérience. Pas une bêta-lecture de la famille ou des amis. Non, quelqu’un qui peut dire ce qu’il pense sans craindre de blesser. Quelqu’un qui est déjà passé par ces étapes et pointe du doigt les petites erreurs qui, cumulées, donnent un sentiment d’incohérence générale. Cela m’a permis de sortir la tête du guidon. À cet instant, j’ai le sentiment de retomber dans ma dernière profession « d’innovateur » : prendre appui sur des avis externes pour voir plus clair et améliorer le tout. Aller de l’avant d’une autre façon était impossible.

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Point de vue : L’Épopée de Lars & Aatos est arrivée dans la phase lean startup.

 

La vérité

Mon état d’esprit durant l’écriture de ce chapitre la Petite histoire de la création d’un univers ? Dépité, déprimé, décontenancé. Je pensais avoir terminé mon premier vrai roman. Puis, grâce (et pas à cause de !) à la dernière bêta-lecture approfondie, me voilà avec cette très bonne remarque de la part de ce bêta-lecteur professionnel :

Vous avez fait le plus difficile : poser les bases.

Poser les bases ! Oui, c’est dur à lire. Mais c’est si empli de véracité qu’après avoir embrassé pleinement ce sentiment de déception, je vais pouvoir recommencer la version 9.0. avec une énergie nouvelle.

L’importance des expériences

Ce sentiment décrit plus haut, je l’ai vécu des dizaines de fois durant ces dix dernières années. C’est dans ces expériences précédentes que je vais aller puiser la force nécessaire de me relancer dans une réécriture approfondie. Tant que je ne serai pas satisfait, je ne lâcherai rien. Les ressources personnelles sont plus que jamais importantes à ce stade. C’est pour cette raison que j’ai intitulé ce chapitre : la réécriture : le filtre à écrivain. Il faut du courage, de la ténacité et de la confiance en soi pour terminer véritablement un récit. C’est là que beaucoup arrêtent tout, range le texte dans un tiroir et continue leur vie avec une pensée toujours moins émue pour cette histoire avortée.

Écrire pour le plaisir

Ou plutôt pour s’évader de sa vie. C’est en relisant les premiers chapitres de ce témoignage que je réalise à quel point je voulais fuir ma vie par l’écrit. Aujourd’hui, cela meparait clair. Alors que je l’ai tourné en exploit dans ce témoignage, les prémisses de L’Épopée de Lars & Aatos étaient fondées sur la fuite. Quel choc ! Dès lors, me vient à l’esprit l’image de ces écrivains. En dehors de leur vie. La tête et le cœur dans leurs récits. Le corps désincarné qui déambule dans la vie. Les proches qui se font du souci. Écrire « pour le plaisir » partage les attributs de la toxicomanie.

Que faire ?

Est-ce raisonnable de rester raisonnable ? Quitter sa vie pour un long parcours solitaire ? Embrasser la vision romantique adolescente de l’écrivain maudit ?

Ne pas succomber à la tentation

Avec mon passé addictif, je serais enclin à plonger corps et âmes dans l’écriture. Mais, j’aime la vie que nous avons construite. Depuis que je lui confère moins d’importance, ma vie s’améliore. Phénomène paradoxal. L’addiction est un poison : la mégalomanie, son valet.

La phase de réécriture

Écrire pour prendre du plaisir est terminé. Ou mieux, le plaisir recherché n’est pas le bon. Il est temps d’écrire pour le plaisir. Une nouvelle étape de ce projet s’ouvre. Il est temps d’arrêter de grossir ce témoignage, de vivre et de réécrire.

Pour le plaisir.

Dans le prochain chapitre qui sera créé après la phase de la réécriture la version 9.0, je vous donnerais plus d’informations sur cette phase de bêta-lecture déterminante et je ferais un point sur la période de réécriture.

Développé avec ♥ et passion

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